Le rayonnement ascensionnel d'amen
Writer // Antoinette Van Ham - Photography // Sébastien Van de Walle
Comme un métal noble qui n’a pas besoin de se vanter pour briller, le restaurant AMEN trouve aujourd’hui son parfait épanouissement dans la simplicité de son esprit. Celui de son équipe, de ses produits et de ses vins. Quelque chose qui tient de la franchise, du terroir et de la nature. Limpide, magnétique, poétique.
Limpide comme Anne-Françoise Tassin en parfaite hôte des lieux qui retrouve ici la coolitude de ses tout débuts. Magnétique comme Hadrien (avec « H ») Franchoo en chef d’orchestre d’une cuisine à haut pouvoir d’attraction, secondé par Sirra Ndour et Arnaud Durbuis. Poétique comme Adrien (avec « A ») Treiber en passeur de vins à message. À chacun son fluide.
Ce jour-là, l’atmosphère dégage une belle énergie. Le flux habituel d’une pause-midi, la formule 3 services à 27 euros et la clarté des lieux. Le lunch est décliné en Poireaux confits et brûlés à la flamme, jambon de bœuf wagyu / Rouget à la moelle, radis et cresson /Tarte du jour (en l’occurrence, un crumble à la rhubarbe). Aussi proposées, les pâtes de la semaine, Casarecce au pesto d’ail des ours. Ce n’est pas à proprement parler un menu consensuel, on ne choisit pas volontiers le poireau ni le rouget. Pourtant, à l’instant précis où l’on accepte de se laisser emporter - Allez, soyons fou, on y va pour le menu ! - un je ne sais quoi dans l’atmosphère laisse deviner que ces assiettes-là feront dorénavant partie de celles dont on se souviendra longtemps.
Le poireau de Créances (un poireau français, oui, doté d’une IGP !) des fournisseurs J&J The Must à Rungis, tel qu’il est servi joliment confit, à peine brûlé, à la saveur rehaussée de petits dés de wagyu façon bacon de chez Gérald Enthoven, se révèle encore meilleur qu’inattendu, une tuerie. Le rouget commandé chez de Jager, arrivé frais le matin, est juste cuit comme on aime, servi comme une vraie gourmandise, dans un jus à la moelle rafraîchi de radis et de cresson. Difficile en même temps de s’empêcher de loucher sur les Couteaux et chorizo de la table voisine, un monde en soi aussi vaste qu’un aller et retour entre Ostende et la côte basque.
De là, on revient en France pour partager avec Adrien sa passion pour les vins nature de l’Hexagone. Depuis Colmar avec le Sylvaner Le Mouton Bleu (le mouton comme celui du petit prince et le mouton du jardin d’à côté) de Jean-Louis et Fabienne Mann, jusqu’en Savoie sous la magie du cépage noir d’altitude de Mathieu Apffel, en faisant le détour par l’Ouest du côté du Haut-Planty entre douceur de Loire et fraîcheur d’Atlantique pour goûter le surprenant One Musk a Night. On déguste en s’égarant encore sur les départementales de la viticulture raisonnée, de gauche à droite et en remontant. Minervois, Rhône et Jura. On kiffe grave et on revient…
… Parce qu’AMEN ne serait pas AMEN sans le désormais incontournable poulet du samedi midi. Celui-là, il n’est pas frenchy, mais bien dorloté entre Profondeville et Courrière à la ferme artisanale de Lustin. À partir du 4 mai, il revient avec les frites, la salade de tomates et la mayo. C’est le printemps. Aux beaux jours, on délaisse provisoirement les pommes de terre et la compote. Qui n’a pas encore goûté à la poésie de ce poulet-là n’est pas un vrai gourmand !
The radiant rise of AMEN
Like a noble metal that has no need to boast of its brilliance, the restaurant AMEN thrives on the simplicity of its spirit. The simplicity of its team, its products and its wines. Something to do with openness, local produce and nature. Clear, magnetic, poetic.
Clear like Anne-Françoise Tassin, the perfect host. Magnetic like Hadrien Franchoo, who holds sway in the kitchen, aided and abetted by Sirra Ndour and Arnaud Durbuis. Poetic like Adrien Treiber, in charge of the wines.
The atmosphere is brimming with energy, typical of the midday flow. Amen offers a three-course lunch menu, as well as weekly pasta dishes. The suggestions, although slightly off-beat, are memorable, perfectly prepared using quality, fresh produce. Yet having made your choice, it is difficult not to glance enviously at the next table, a world in itself as vast as the distance between Ostend and the Basque coast…
From there, we return to France to share Adrien’s passion for wines from across the country. We savour the produce of reasoned wine-growing, before returning to Belgium…
… Because AMEN would not be AMEN without that staple of Belgian cuisine, the now essential Saturday lunchtime chicken. Usually served with the traditional potatoes and apple purée, the arrival of spring brings with it fries, tomato salad and mayonnaise. To be a true gourmet, you must have tasted this chicken!
Amen restaurant
Rue Franz Merjay 165
1050 Bruxelles
T. +32 2 217 10 19
info@amen.restaurant
www.amen.restaurant