Cantine des lumières

Writer // Don Bury - Photography // Sébastien Van de Walle

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Personne, à moins d’être le candide de service, ne choisit le nom de Voltaire impunément. Se placer sous l’égide de l’esprit majeur de la philosophie des Lumières n’est pas anodin. Ce genre d’horizon incite à se dépasser, voire à briller. Cette clarté, c’est ce que l’on retiendra d’un déjeuner éblouissant pris pourtant l’un de ces jours couleur de plomb. Dans un décor bardé de bois et rehaussé des photographies péruviennes de Fabrice Malbrain, le service en tablier noir s’applique avec beaucoup de douceur. La table octogonale sert l’intimité d’un repas de midi léché jusqu’au dernier coup de cuillère. Le contexte, que l’on qualifierait bien de cortex tant il est à l’origine du propos, est celui d’une néo-cantine affable, plaisamment mondaine. L’équation qui en résulte est résolue en deux temps de manière rigoureuse. Le plat du jour à 14 euros laisse pantois. Il réussit à concilier composition séculaire prise sur le pouce – très vie active - et gastronomie classique – le credo du savoir-faire de la famille Litvine, dont Voltaire incarne une nouvelle facette. Le caractère urbain ? Des suprêmes de volaille cuits à basse température qui fondent sous la langue. La tradition ? Un jus brun truffé donnant ses lettres de noblesse et son caractère à la proposition. La saison s’invite autour de cette viande blanche à la faveur de navet, de panais et de butternut. La grappe de six tomates cerises n’est certes pas de saison, mais on excuse ce caractère inopportun en raison de la fraîcheur dispensée, parfait contrepied au côté beurré des légumes. La parenthèse enchantée s’achève par une onction extrême, une tartelette au moelleux caramel, à mi-chemin entre liquide et solide, parfait barrage contre l’adversité. Et l’obscurité.

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Canteen of the Enlightenment

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Unless they’re the local Candide, no-one chooses the name Voltaire with impunity. Acting under the aegis of the leading figure of the Enlightenment movement is no trivial matter. It prompts you to excel yourself, even to shine. And that’s precisely the impression you take away after lunch here. In a setting adorned with wood, enhanced by Peruvian photos by Fabrice Malbrain, the waiters in their black aprons are composed. The octagonal table is perfect for a delicious, intimate lunch. The context is that of a pleasantly sophisticated neo-canteen. The dish of the day at € 14 is stunning, combining food to go and classical gastronomy – the credo behind the savoir-faire of the Litvine family who are branching into a new path with Voltaire. Chicken supreme cooked at low temperatures that melts in the mouth reflects the urban character. Tradition is supplied by the sauce with truffles. Turnips, parsnips and butternut are a nod to the season. The cherry tomatoes may not be seasonal, but they add a delightful touch of freshness to the buttered vegetables. To finish, there is a creamy caramel tart, neither liquid nor solid, the perfect barrier against adversity. And obscurity.

Voltaire
4, place Georges Brugmann
1050 Bruxelles
02 347 77 29
www.voltaire-restaurant.be