Bienvenue au Pigeon Noir !
Writer // Antoinette Van Ham - Photography // Michel Verpoorten
Ici, la chaleur de l’accueil est le meilleur des plats. Henri De Mol a toutes les raisons d’en être fier, lui qui partage son amour des bonnes choses et des bons mots avec plus d’habitués que n’en compte son nombre de tables, multiplié par ses jours d’ouverture.
"Un pigeon, c’est plus con qu’un dauphin, d’accord… mais ça vole."
Le ton est donné par le site internet, qui met Michel Audiard à l’honneur. Il faut bien reconnaître que depuis son ouverture en 2006, Le Pigeon Noir, récompensé d’une étoile au guide Michelin, vole libre et heureux dans les hautes sphères de la planète gourmande bruxelloise.
Dans cet ancien club colombophile, où les murs résonnent encore de la voix radiophonique du samedi matin annonçant « les convoyeurs attendent »
quand la météo était OK sur les lieux du lâcher, tout a été laissé dans son jus. Poutres apparentes, comptoir-bar, souvenirs.
Aujourd’hui, le beau monde s’y presse, hommes d’affaires comptant parmi les plus connus, amis restaurateurs, politiques, architectes, cinéastes, tables de copains du mardi midi, couples au comptoir.
L’équipe en salle est une merveille de complicité, d’humour, de fidélité et d’attentions, tandis que le staff en cuisine — Elena en tête — sort ses plats bienveillants, chaleureux et réconfortants avec la même belle humeur depuis 15 ans. Un monde en soi, ce Pigeon Noir. Sa cuisine, Henri De Mol ne l’imagine que comme à la maison, comme celle de nos grands-mères dans la tradition lyonnaise ou italienne. « Comme chez soi », précise-t-il, est définitivement le plus beau nom pour un restaurant.
Ce midi-là, Henri était en grande forme. Il avait l’assiette volubile. En nous déposant son entrée-phare, le hareng pomme à l’huile, il en exprime l’essence « parce que c’est du hareng, chou ! Oméga-3, non non non, Oméga 8 ! C’est bon pour la santé ». À l’époque, raconte-t-il, on encaquait les harengs pour les conserver. Une fois retirés de la caque, il restait l’huile de marinade des poissons qu’en fin de mois, quand il n’y avait plus rien à manger, on prélevait pour en parfumer un bon vieux plat de pommes de terre.
Ses ravioles, Henri les a déclinées « aux langoustines » en hommage à Attilio Basso, qui faisait un carton avec les siennes à L’Écailler du Palais Royal ; celles-là étaient farcies au homard, « mais les temps changent, les langoustines ont pris la place des homards dans la hiérarchie de la gastronomie, et à juste raison ». Tout est dit. Même s’il prône le tout local, Henri reconnaît que sa volaille aux morilles vient de Bresse, parce qu’il n’est pas en phase avec la chaîne d’abattage belge, dont acte. Son salmis de pigeon, recette du premier jour, est un incontournable, même pour celui qui n’est pas fan de ce genre d’oiseau dans l’assiette, et c’est indéniablement bon, très bon, tel quel arrosé dans son jus.
Ici, l’eau est gratuite. La carte des vins est bluffante, comme les chartreuses de fin de soirée. L’huile d’olive maison vient de Tolède, parce qu’il y a plusieurs années, « un petit bout de bonne femme » a débarqué un matin vers 11 h — timing idéal — pour faire goûter ses huiles. Henri n’a pas voulu qu’elle lui explique quoi que ce soit, il a goûté et choisi celle qu’il aimait. « Vous me portez chance », lui a dit plus tard la petite dame. Cette huile-là venait d’être récompensée d’une médaille. Il a raison, Henri, ce Pigeon Noir est une enseigne positive !
In het kort…
" Un pigeon, c’est plus con qu’un dauphin, d’accord… mais ça vole."
De toon wordt meteen gezet op de website. En het moet gezegd: sinds de opening in 2006 vliegt Le Pigeon Noir, bekroond met één Michelinster, vrij en gelukkig in de hoge regionen van de Brusselse gastronomische planeet.
In deze voormalige duivenclub werd alles behouden in de oorspronkelijke staat. Vandaag komt een heel gevarieerd publiek hier maar al te graag aanschuiven.
Het team in de zaal verzekert met een vleugje humor een attente bediening, terwijl het keukenteam – onder leiding van Elena – al 15 jaar lang goedgemutst de heerlijkste gerechten brengt. Een wereld op zich, Le Pigeon Noir, waar Henri De Mol een keuken wil brengen zoals thuis, op grootmoeders wijze.
Die middag was Henri in topvorm. Haring als voorgerecht, gevolgd door ravioli met langoustines – die volgens Henri de plaats van kreeft hebben ingenomen in de hiërarchie van de gastronomie. En wij zijn het daar volmondig mee eens. Het was overheerlijk.
Water is hier gratis. De wijnkaart is verbluffend, net zoals de chartreuses als afsluiter van de avond. De olijfolie komt uit Toledo, want enkele jaren geleden sprong een ‘klein dametje’ binnen om haar olijfoliën te laten proeven. Henri wou niet dat ze uitleg gaf. Hij proefde en koos de olie die hij lekker vond. Het dametje zei hem later: "U brengt mij geluk". Die olie had namelijk een medaille gekregen. Henri heeft gelijk: Le Pigeon Noir is een en al positiviteit!
LE PIGEON NOIR
Du lundi au vendredi midi et soir.
Servie voiturier très prisé et très apprécié en ces temps de travaux communaux !
Geleystbeek 2, 1180 Bruxelles
Tél 02/375 23 74