MOBILITY 2.0

Writer // Aline Glaudot - Photography // Sébastien Van de Walle

Voici maintenant plus d’un an que François Bellot (MR), ingénieur civil de formation et diplômé de la prestigieuse École nationale d’administration française (ENA), a succédé à Jacqueline Galant au poste de ministre fédéral de la Mobilité, chargé de Belgocontrol et de la SNCB. Il nous accueille dans son bureau pour nous exposer sa vision à long terme de la mobilité. Une mobilité qu’il souhaite intermodale, multimodale, numérique, électrique et durable avec le réseau ferroviaire comme axe structurant.

La mobilité en Belgique augmente aujourd’hui de près de 2 % par an. Force est de constater qu’il n’y a jamais eu autant de véhicules sur nos routes et sur le marché et que l’encombrement à Bruxelles est proche de la saturation. La stratégie dans laquelle le gouvernement fédéral s’inscrit pour trouver des solutions agit sur deux paramètres importants : « la demande et l’offre de transport ».

« Modal shift » ou comment
changer la manière de se déplacer

« Il faut moduler et contenir la demande en mobilité. » Une diminution qui s’opèrera, selon le ministre, en soutenant le télétravail et le développement de nouveaux acteurs privés de la mobilité qui proposent de nouvelles façons d’utiliser la voiture et le vélo. Et de citer pour exemples des acteurs tels que « DriveNow » et « Cambio », rois du carsharing qui permettent de louer une voiture à l’heure ou à la journée. François Bellot l'assure : « Si 10 % des personnes faisaient du covoiturage, les embouteillages baisseraient de 30 % en longueur de files, et si 20 % des gens faisaient du covoiturage il n’y aurait plus de problème de mobilité autour et dans Bruxelles. »  Aujourd’hui en Belgique, 100 % des frais liés à cette pratique sont remboursés. Le ministre évoque également la possibilité d’encourager les horaires décalés dans les écoles et dans les entreprises pour désaturer les réseaux en heure de pointe.

Une maîtrise de la demande qui passe par une meilleure gestion de l’offre et dans laquelle les sociétés de transports publics jouent un rôle considérable. Aujourd’hui, Bruxelles compte 65 km de lignes de chemin de fer, et 42 km de tram et métro. « Nous devions renforcer les lignes suburbaines dans et en dehors de la capitale et consolider nos infrastructures. » Ainsi, de nombreuses gares ont été rénovées et 72 nouveaux trains ont été ajoutés depuis décembre 2016 dans et autour de Bruxelles. À partir de décembre 2017, l’offre ferroviaire augmentera de 5 %. « Le RER fait partie de cette offre. Un milliard supplémentaire a été mis à disposition de la SNCB et d’Infrabel pour terminer le chantier dans le cadre du Pacte national d’investissements. Les travaux commenceront début 2018 et nous attendons des résultats dès 2023. »

La technologie au service de la mobilité

Parmi 300 applications ITS (Intelligent Transport Systems), plusieurs ont été identifiées par le ministre comme capables de participer significativement à une meilleure mobilité. « RoutePlanner » est l’une d’entre elles. Intermodale, elle va permettre à ses utilisateurs de planifier en détail leurs déplacements. « Pour faire cela, il faut que toutes les données en temps réel des retards et des horaires des sociétés de transports publics et le niveau de saturation de chaque section du réseau autoroutier soient disponibles. En mars 2015, nous avons ainsi adopté la loi « opendata » qui permet à toute entreprise d’avoir accès librement et gratuitement aux données des sociétés de transports publics en vue d’offrir des outils d’aide au déplacement efficace. » 

Autre avancée technologique importante ? Les voitures autonomes qui, à terme, viendront révolutionner complètement l’organisation de l’espace public et de la mobilité. « Elles organiseront à elles seules le covoiturage. Nous ne serons plus propriétaire de notre véhicule mais nous achèterons un service. » Un rêve ? « Non, en 2025-2026, elles auront intégré le marché. La Belgique est d’ailleurs le deuxième pays d’Europe après la Suède à autoriser les tests de ces véhicules autonomes et semi-autonomes sur son territoire. » 

« Mental shift » ou comment vaincre le poids de l’inertie et des habitudes

« On peut offrir des outils économiques, des incitants fiscaux ainsi que des nouveaux modes de transport mais nous avons également besoin de travailler le mental shift, c’est à dire l’acceptation individuelle de devoir se déplacer autrement. Nous devons vaincre les inerties et le poids des habitudes et du confort. »

« Il faut jouer sur le collectif. » Aujourd’hui, toute entreprise de plus de 100 travailleurs doit disposer d’un conseiller en mobilité et doit remettre un plan de déplacement de son personnel. Ces conseillers ont ainsi l’obligation d’aller vers leurs employés pour tenter de les informer de manière concrète des options de déplacement les plus optimales. 

Bien conscient qu’il faudra du temps, François Bellot reste positif : « Je ne crois pas à la révolution, je crois à une évolution, à la superposition de mesures positives qui amélioreront progressivement la mobilité. »

“Naar een intermodale, multimodale, digitale, elektrische en duurzame mobiliteit met het spoor als structurele pijler”

François Bellot (MR) is nu ruim een jaar federaal minister van Mobiliteit, belast met Belgocontrol en de NMBS. De mobiliteit van de toekomst moet volgens hem intermodaal, multimodaal, digitaal, elektrisch en duurzaam zijn, met het spoor als structurele pijler.

De mobiliteit stijgt jaarlijks met 2% in België. Er waren nog nooit zo veel voertuigen op de Belgische wegen en op de markt en Brussel raakt stilaan verzadigd.

Vraag en aanbod zijn de twee belangrijke pijlers waaraan gewerkt moet worden. 

Om te beginnen moet de vraag dalen. Dat moet gebeuren door middel van bijvoorbeeld telewerken en autodelen of andere privé-initiatieven die een ander gebruik van de auto of de fiets aanreiken. Ook aangepaste werk- en lestijden kunnen een oplossing bieden.

Daarnaast moet het aanbod beter beheerd worden. De openbare vervoersmaatschappijen spelen hierin een essentiële rol.

De technologie draagt ook haar steentje bij. De meeste Intelligent Transport Systems, zoals Routeplanner, zijn volgens de minister in staat om bij te dragen tot een betere mobiliteit. Zelfrijdende auto’s zijn ook een belangrijke technologische vooruitgang. Dit is geen droom, maar binnenkort de realiteit.

Er is vooral een mental shift nodig. We moeten met andere woorden aanvaarden dat we ons anders zullen moeten verplaatsen. Die andere verplaatsingswijze wordt ook wel de modal shift genoemd.

François Bellot is zich ervan bewust dat dit een werk van lange adem is, maar hij blijft positief. Hij gelooft niet in een revolutie, maar in een evolutie, een reeks maatregelen die de mobiliteit geleidelijk aan zullen verbeteren.