L’ARBRE NE FERA JAMAIS DE MAL

Writer // Caroline Notte - Photography // Michel Verpoorten - Jean-Luc Laloux

erpicumhei31_ARC86120.jpg

Philosophe de l’architecture à l’état pure, Bruno Erpicum amène de la poésie dans nos habitats et crée des espaces sans limites qui épousent voluptueusement l’environnement.

Toujours en quête d’une formule d’architecture simple, adepte inconditionnel du mouvement Moderniste des années 20-40, Bruno pointe avec bonheur ses premières sources d’inspiration. Á Rancho Palos Verdes (LA), il est bouleversé par la Chapelle «Wayfarers » construite par Franck Lloyd Wright : camouflée par la nature, une structure légère totalement inscrite dans son écrin, un divin équilibre entre matière, lumière et nature. Bruno, âgé de 17 ans, pleure d’émotions.

Autre révélation, le pavillon de Ludwig Mies van der Rohe : une alliance de formes simples qui donne naissance au plan libre et crée le lien entre le ciel et la terre. 

Communier deviendra le sens profond des réalisations de notre Architecte. Et nombre de commanditaires le lui rendent lorsqu’ils lui expriment la joie de vivre pleinement leur lieu.

Sa quête de perfection exige une attention obsessionnelle du détail mais l’homme ne contrôle pas tout et heureusement, car les accidents l’intéressent et révèlent le caractère profond du bâtiment. 

HD - OPUS - 002.jpg

L’homme est doux, fragile et a même peur. Ce qui le sauve ? un gros crayon et 4 mines ... et oui c’est ce qu’il emporterait sur une île déserte ! Pas étonnant le reste il l’a dans la tête. Il insiste « j’ai une très bonne mémoire des ressentis, je respecte les codes mais l’essentielle n’est pas là ».

Les sens sont l’essence même de ses réalisations « mettre en place une ouverture des sens, créer des espaces les plus neutres ou ce qui suit adviendra… »

Bruno m’interrompt, assis au bord d’un ruisseau en pleine conversion, « je déteste les bruits de tronçonneuse ! L’arbre, c’est la nature. La nature, c’est la vie. Tout y est juste, il n’y a pas de hasard ». Et quant à savoir si l’architecture c’est la vie : notre bâtisseur fait en sorte que la matière organique et inattendue interagisse dans les failles des bâtiments. « Il faut embarquer les mousses, la rosée du matin, l’ombre et la lumière... en fait, il faut embarquer la vie. L’acte créatif suivra et révèlera la magie du lieu».

Pas de fioriture, il prône l’abolition de la décoration au profit de la justesse et des proportions, à travers la lumière, les textures et l’imprévu. Compositeur de lieux de vie sans barrière, il sollicite audacieusement les tensions et crée des points de fuite à l’infini comme l’horizon. Il parle de « perspectives qui foutent le camp ».

L’architecte n’est pour finir qu’au service de l’homme, et grâce à la technique Bruno réussit à faire disparaître tout élément perturbant qu’il retravaillera sans relâche pour aboutir, entre autre, à l’épure d’un robinet ou d’un interrupteur (*) laissant place, là aussi, à la plus belle des sensualités.

MIZ_1339.jpg

« Je me régale de béton car nous nous retrouvons chef d’orchestre et dosons la bonne quantité de matière » comme un photographe qui gère son ouverture, il choisit son diaphragme afin d’obtenir un béton lisse, rugueux ou brut. 

Brut de décoffrage ? Non humaniste et épicurien de la vie ; Bruno aurait rêvé être chanteur d’opéra, pas étonnant vu son coffre rempli d’émotions.

Quel grand homme. 

20200624190133259_0001_NB.jpg

In het kort…

Bruno Erpicum, filosoof van de architectuur in zijn pure vorm, brengt poëzie in onze woningen en creëert grenzeloze ruimtes die versmelten met de hun omgeving.

Deze onvoorwaardelijke aanhanger van de modernistische beweging van de jaren 20-40 vertelt met plezier over zijn eerste inspiratiebronnen. In LA werd hij op 17-jarige leeftijd omvergeblazen door de ‘Wayfarers’ kapel van Franck Lloyd Wright en haar goddelijke evenwicht tussen materie, licht en natuur. Een andere revelatie was het paviljoen van Ludwig Mies van der Rohe, dat met zijn eenvoudige vormen de hemel verbindt met de aarde.

Onze architect streeft met zijn creaties eenheid na. Zijn drang naar perfectie vereist dwingt hen tot een obsessioneel oog voor detail. Maar de mens heeft gelukkig niet alles onder controle, want onvolmaaktheden interesseren hem en onthullen het ware karakter van een gebouw.

De man is zacht en fragiel en heeft zelfs schrik. Wat hem redt? Een groot vulpotlood en 4 potloodstiften... Deze zou hij zelfs meenemen naar een onbewoond eiland! De rest zit in zijn hoofd. “Ik kan heel goed gevoelens onthouden. Ik respecteer de codes, maar daarin schuilt de essentie niet”. “Een boom, dat is de natuur. De natuur, dat is leven. Alles klopt in de natuur, er is geen toeval”. Bruno zorgt er dan ook voor dat het organische en onverwachte materiaal geïntegreerd wordt in het gebouw. “Ochtenddauw, schaduw en licht... het leven eigenlijk. Zo komt de magie van de plek helemaal tot leven”.

HD+-+FORANA.jpg

Een architect staat uiteindelijk enkel ten dienste van de mens, en dankzij de techniek kan men elk storend element doen verdwijnen om het onvermoeibaar te herwerken en, onder andere, terug te keren tot de kern van een kraan of een schakelaar (*).

Bruno, humanist en levensgenieter, is een gevoelsmens die er ooit van droomde om operazanger te worden.

Gek of geniaal?

Atelier d'Architecture Bruno Erpicum & Partenaires
Avenue Baron Albert d'Huart 331, 1950 Kraainem
T. +32 2 687 27 17
www.aabe.be