La rencontre de deux passions

Ce n’est plus un secret pour personne, Thomas Meunier est un amateur d’art. Le Diable rouge s’est récemment associé à son agent, Jacques Lichtenstein, lui aussi amateur d’art, pour fonder leur société « Play It Art ». L’objectif des deux hommes ? Réunir deux univers à priori différents qui présentent pourtant des similitudes : le football et l’art. Pollen a assisté au vernissage de la première exposition : « When Art Meets Football ». Présentée au stade d’Anderlecht, elle réunissait une septantaine d'œuvres créées spécialement pour le projet par 15 artistes belges et internationaux.


Racontez-nous la genèse du projet ?

Jacques Lichtenstein : J’avais déjà cette idée en tête depuis de nombreuses années. J’ai toujours apprécié l’art. Il faut dire que j’ai un bon nom pour m’y intéresser (rires). Il y a deux types d’amateurs de football : ceux qui s’intéressent juste au jeu et les autres, comme moi, qui s’intéressent à tout ce qui tourne autour. Partant du constat que le football est le sport le plus populaire, je me suis demandé où il n’était pas encore présent. J’ai vite réalisé qu’il n’était que très peu représenté dans le monde de l’art. Il y a eu les magnifiques affiches réalisées par Miro pour la Coupe du monde en Espagne, en 1982, et des œuvres de Keith Haring et de Niki de Saint Phalle, mais à part ça... J’étais donc convaincu qu’il y avait quelque chose à faire. Il y a quatre ans, je suis devenu l’agent de Thomas, dont je connaissais l’amour pour l’art, et nous nous sommes ensuite associés pour lancer ce projet qui vise à réunir nos deux passions.

Thomas Meunier : L’art et le football ne sont pas si différents. Prenez Ronaldo et Messi, ce sont deux vrais artistes sur le terrain. Nous tenions vraiment à réunir les deux univers. L’objectif étant que le monde du football puisse s’intéresser aux musées, et inversement, que le milieu culturel s’intéresse davantage au football. « Play It Art », le nom est assez vaste. La sculpture, la peinture, mais aussi la musique, nous avons plein de possibilités. L’art n’a pas de limites. Les artistes qui participent à cette première exposition ont d’ailleurs tous un travail très différent. Certains ne connaissaient rien au football, on leur a juste donné une ligne directrice et le résultat est surprenant. 

Thomas, tu t’installes désormais concrètement dans le milieu de l’art et tu deviens en quelque sorte un commissaire d’expo ?

T.M. : On peut dire ça (rires). Depuis l’école secondaire, l’art ne m’a jamais quitté. Si je peux parler de certains mouvements et de quelques artistes, je suis loin de connaître l’art comme je connais le football, mais ici, tout me concerne indirectement. Installer le monde du football dans le monde de l’art me permet aussi d’étoffer mes connaissances. Être en contact avec les artistes, c’est très enrichissant. 

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Parmi le travail des artistes exposés, es-tu sensible à une œuvre en particulier ?

T.M. : J’adore le côté abstrait et fort coloré du street art en général, je trouve ça très vivant. J’ai immédiatement été séduit par le travail de l’artiste niçois Stéphane Cipre. Je me suis déjà offert l’une de ses œuvres (One-Zero Blanc-Noir) et je pourrais me laisser tenter par son kicker personnalisé. C’est une super idée. Mon meilleur souvenir dans le championnat belge, c’est le 4-0 contre Anderlecht l’année du titre. Ce serait sympa d’avoir un kicker qui fasse référence à cette rencontre. 

J.L. : Le baby-foot exposé ici est dédié à la finale de la Coupe du monde 2010 entre les Pays-Bas et l’Espagne. C’est une pièce exceptionnelle en aluminium issue d’un travail de grande qualité. Le sculpteur Stéphane Cipre a travaillé six mois pour la réaliser.

Pourquoi avoir choisi de présenter votre première exposition dans le stade d’Anderlecht ?

T.M. : Le but était surtout de lancer notre projet à Bruxelles. C’est la capitale et c’est une ville où le football est bien ancré. Le RWDM, l’Union saint-gilloise, le RSCA… Plusieurs clubs ont écrit l’histoire du football dans la ville. Évoquer le football dans un lieu qui rappelle directement le ballon rond était aussi une condition sine qua non.

L’exposition « When Art Meets Football » sera-t-elle amenée à voyager ?

J.L. : Nous devrions l’organiser à Paris dès le mois de septembre. Thomas est un joueur du Paris Saint-Germain et Paris est aussi la ville qui symbolise le mieux la culture. C’est donc tout à fait logique de commencer par la Ville lumière. Après, nous pourrions aussi aller en Espagne ou en Angleterre…

T.M. : Mais aussi au Portugal ou en Italie… Ces pays où le football est vraiment inscrit dans la culture pourraient nous offrir une plus large visibilité. Comme je le dis souvent, en Belgique ou en France, nous vivons avec le football, tandis qu’au Portugal ou en Espagne, ils vivent pour le football ! Les médias espagnols ont d’ailleurs tout de suite accroché au projet.

Thomas, pour conclure, « Play It Art », c’est aussi une jolie façon de te changer les idées ?

T.M. : Si le football est ma passion et mon métier, j’ai toujours aimé me diversifier. Avec ma femme, on ne parle jamais de football à la maison. Je ne suis pas du genre à refaire le match de la veille au petit-déjeuner… Nous essayons de sortir le plus souvent possible, nous allons au cinéma ou voir des expositions. Cela me permet de me régénérer et d’arriver toujours frais aux entrainements. Si le football est un plaisir, je ne suis pas un addict. Je me contente de le pratiquer sans envahir les autres. Il n’y a pas que le football dans la vie.


Play it Art
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