J'ai enlevé la haie

Writer // Caroline Notte - Photography // Michel Verpoorten

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Enfant de la planète et graffeur à ses débuts, Arne et son gang peignaient des trains. Interpellé par la réaction des gens, notre doux rêveur fonce et entame ses constructions géantes de bouts de bois et de couleurs électriques faisant référence à l’interaction sociale et la communication.

Sa mission était née : créer de l’interactivité et un équilibre dans la ville en observant la nature. Au fil des tours du monde et des traversées de « no man’s land », Arne Quinze a vécu. Des expériences qui l’ont mené à un niveau de sagesse et de maturité lui offrant une liberté totale dans ses modes d’expression. Libre oui, cependant l’artiste affirme que toutes ses installations sont minutieusement calculées.

Le feu l’anime, et face aux dangers que notre Terre connaît, Arne est inquiet. À l’aube de ses 50 ans, il nous exhorte à réfléchir au monde de demain : « Notre planète souffre et nous devons agir pour changer réellement nos habitudes. Apprenons à observer et à respecter notre nature ! »

Père de 5 enfants, l’artiste pose des actes aussi forts que symboliques ;
en enlevant la clôture délimitant sa propriété de Laethem-Saint-Martin, il ouvre son jardin sauvage au monde et rappelle qu’une simple barrière physique n’offre qu’une protection illusoire.  

Gantois d’origine, il nous confie que sa découverte de Bruxelles et de son manque d’harmonie l’a choqué, lui qui souhaite apporter de la joie et de la couleur à nos milieux urbains.

Comme à Paris, où en 2019, il devient l’un des rares artistes à être invité à installer une œuvre d’art permanente. « Le Beau Rêveur »
a pour vocation de ramener un peu de nature dans la ville, de confronter les gens à sa beauté, sa diversité, ses couleurs. De susciter l’interrogation, titiller l’imaginaire, amorcer le débat.

Ou encore à Rouen, où lors du festival « Rouen Impressionné » visant à conjuguer l’art contemporain et l’art impressionniste, il érige une construction de 120 m de long sur le pont Boieldieu, si souvent peint par Monet. Fermé au trafic routier pendant les 2 mois du festival, le pont est devenu, grâce à « Camille », un lieu de rencontre et d’échange entre les habitants des deux rives.

« Aujourd’hui plus que jamais, nous devons prendre de la hauteur, créer des potagers urbains, étirer nos villes vers le ciel, ajouter de la couleur... Car ce n’est qu’en luttant contre la monotonie et l’individualisme de nos villes que nous pourrons les rendre plus humaines. »

Sa prochaine structure symbolique poursuit le même objectif. Elle est destinée à Sao Paulo, ville en pleine évolution à la population très diverse, qui lui rappelle le New York des années 80. Face à cette mixité urbaine croissante, Arne propose une installation composée de 1000 tonnes d’acier, un totem de la diversité, véritable prouesse technique destinée à répandre la paix et la joie et à atténuer les conflits et la violence !

En plein confinement, ce maître de la couleur, qui a l’habitude de s’exprimer dans des musées en plein air, s’est lancé dans la réalisation d’une ode florale destinée à l’hôpital Jan Palfijn de Gand. « Pour moi, un tissu blanc est une toile vide que je dois remplir. Et comme je me sentais assez inutile ces derniers jours, j’ai décidé de travailler jour et nuit afin de réaliser une grande fresque pleine de fleurs sauvages. »

C’est d’ailleurs en observant son jardin sauvage, tapissé de centaines de variétés de fleurs, qu’il a été interpellé par le lupin, dont certaines espèces changent de couleur après la pollinisation. Après s’être lancé dans l’examen de cette fleur si particulière, il en a produit une série de sculptures qui semblent être le fruit de l’évolution de la nature : organiques et fragiles, mais aussi robustes et adaptables aux influences extérieures.

Au fil de ses créations, Arne poursuit sa croisade en extrayant l’art des quatre murs où on l’a enfermé et en frappant le regard par des constructions monumentales et colorées, dans l’espoir de faire naître de l’interaction et du questionnement.

Éternel idéaliste, il termine par un sourire et un message fort :
« C’est la beauté qui nous sauvera ».

Merci l’artiste !

Arne, initieel graffitiartiest, evolueerde naar reuzenconstructies in stukjes hout en elektrische kleuren, als verwijzing naar sociale interactie en communicatie. Zijn missie: interactiviteit en evenwicht in de stad creëren door de natuur te observeren. Hij bereikte gaandeweg een niveau van wijsheid en volwassenheid dat hem volledige expressievrijheid gaf. Toch zijn al zijn installaties zorgvuldig berekend. Arne, bijna 50, maakt zich zorgen over onze Aarde en wil ons doen nadenken over de wereld van morgen: “Onze planeet lijdt. We moeten onze gewoontes echt veranderen en de natuur leren respecteren!” De sterke acties van de kunstenaar zijn ook symbolisch. Door de afsluiting rond zijn eigendom in Sint-Martens-Latem te verwijderen, stelt hij zijn wilde tuin open en toont hij welke illusoire bescherming een fysieke barrière biedt.  De Gentenaar van origine vertelt dat zijn kennismaking met Brussel en het gebrek aan harmonie in de stad hem choqueerde. Hij wil vreugde en kleur brengen in de stad. Zoals in Parijs, waar hij in 2019 een permanent kunstwerk installeerde - Le Beau Rêveur - dat de natuur en haar schoonheid en diversiteit naar de stad brengt. Of zoals in Rouen, waar hij tijdens ‘Rouen Impressionné’ een constructie van 120 m optrok op de zo vaak door Monet geschilderde Pont de Boieldieu, die hiervoor verkeersvrij werd gemaakt en zo een ontmoetingsplaats werd voor de inwoners van de twee oevers.

“Vandaag moeten we actie ondernemen, stadsmoestuinen aanleggen, kleur brengen in onze steden. Alleen door eentonigheid en individualisme te bestrijden, kunnen we onze steden menselijker maken.” Zijn volgende symbolische structuur is bestemd voor Sao Paulo, een stad in volle evolutie met een zeer diverse bevolking. Het technische meesterwerk is een diversiteitstotem die vrede en vreugde verspreidt! In volle lockdown creëerde de kunstenaar een bloemenode voor het Gentse ziekenhuis Jan Palfijn. “Omdat ik mij nogal nutteloos voelde, heb ik een groot fresco vol wilde bloemen gemaakt.” Het is bovendien in zijn eigen tuin dat zijn oog op de lupine viel, een bloem die na bestuiving van kleur kan veranderen en de inspiratiebron was voor een reeks beelden die de evolutie van de natuur weerspiegelen. Via zijn creaties zet Arne zijn kruistocht voor menselijkere steden verder, in de hoop interactie en vraagstelling te genereren via zijn kunst in het straatbeeld.

Afsluitend nog een sterke boodschap van de eeuwige idealist: “De schoonheid zal ons redden”.

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arne quinze
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