Focus on a masterpiece by Didier Claes Gallery
Writer // Jessica Quarato - Photography // Didier Claes Gallery / Sébastien Van de Walle
Fondée en 2000, la galerie Didier Claes est spécialisée dans l’art classique d’Afrique noire. Elle a participé à de nombreuses foires internationales : BRAFA, TEFAF Maastricht, TEFAF NY, Biennale des Antiquaires de Paris, Frieze Masters Londres, San Francisco Tribal Show, AKAA ou encore BRUNEAF. Didier Claes, pour sa part, est membre de la Chambre des experts en œuvres d’art de Belgique, membre de la Chambre royale des antiquaires de Belgique et membre du syndicat national des antiquaires français. Depuis 10 ans, il exerce également comme vice-président à la BRAFA et comme président de Bruneaf. Il a été plusieurs fois commissaire d’exposition : en 2007 pour « L’Intelligence des formes », une exposition sur les œuvres de Willy Mestach, en 2011 pour « Arts d’Afrique. Voir l’invisible » au Musée d’Aquitaine de Bordeaux, en 2015 pour « Uzuri wa Dunia » qui a rassemblé 130 chefs-d’œuvre dans l’Ancienne Nonciature à Bruxelles et enfin, en 2020 pour « L’Art africain » au Musée Van Buuren. La galerie se différencie également à travers ces ouvrages qui analysent et magnifient les œuvres d’art d’Afrique.
Aujourd’hui, la galerie Didier Claes souhaite mettre en lumière une œuvre décelée à la célèbre foire d’antiquités et d’objets d’art de Bruxelles, la BRAFA. Cette harpe de Mangbetu, issue de la collection Jean Willy Mestach, se distingue tant par son symbolisme que par son esthétisme.
Dès le milieu du 19e siècle, les premiers Européens découvrant la région de l’Afrique centrale ont été fortement impressionnés par ces magnifiques pièces instrumentales sculptées, dont la tradition était bien présente chez les Mangbetu, groupe ethnique de la République démocratique du Congo. Selon les sources, ces harpes étaient les instruments de prédilection des musiciens ambulants, mais étaient aussi le privilège des jeunes de haut lignage qui ne s’en séparaient pas. Ces cordophones étaient chargés d’une valeur à la fois affective et symbolique pour leur propriétaire, qui entretenait avec sa harpe un lien mêlant intimité et spiritualité. L’instrument était ensuite transmis à sa descendance comme un bien précieux et sacré, symbole de la culture dont il émane.
Parmi les anciennes harpes Mangbetu, considérées comme des joyaux de lutherie pour leur sonorité et la beauté de leur ornementation, cette harpe-ci s’impose par sa majesté. Elle se distingue par le mouvement élégant et profondément convexe de la caisse de résonance en bois taillé recouvert d’une peau animale tendue. La ligne arquée du cou est surplombée d’une tête anthropomorphe au visage empli de plénitude. Ce délicat visage est dominé d’une coiffe circulaire du style Mangbetu. L’unique couture de la peau sur le dos de la caisse témoigne du soin particulier de la confection, tandis que la patine d’usage brun-rouge atteste de son ancienneté. La paire de pieds qui permet de tenir l’instrument debout indique qu’au-delà de son côté utilitaire, la harpe servait aussi d’objet de prestige.
Cette œuvre constitue un remarquable témoignage de l’expression la plus ancienne et la plus aboutie de l’art des Mangbetu, chez qui la harpe est symboliquement assimilée à un être humain.
Didier Claes Gallery presenteert: Focus on a Masterpiece
De galerie didier Claes (2000) is gespecialiseerd in de klassieke kunst van donker Afrika en heeft deelgenomen aan talrijke internationale beurzen. Didier Claes is actief binnen verschillende kunst- en antiquairorganisaties en is curator geweest van verschillende tentoonstellingen. De galerie onderscheidt zich ook door haar boeken die Afrikaanse kunstwerken analyseren en uitvergroten.
In dit nummer zet de galerie de Mangbetu-harp (Jean Willy Mestach) in de schijnwerpers, ontdekt op de BRAFA (Brusselse beurs voor antiek en kunstvoorwerpen) en opvallend door zowel zijn symboliek als door zijn esthetiek.
De eerste Europeanen die de Centraal-Afrikaanse regio ontdekten (19e eeuw) waren al onder de indruk van deze prachtige gebeeldhouwde instrumentale stukken die een traditie zijn bij de Mangbetu, een etnische groep in de Democratische Republiek Congo. Deze harpen zouden bij uitstek de instrumenten van rondtrekkende muzikanten zijn, maar ze waren ook het voorrecht van jonge mensen van hoge afkomst die er geen afstand van deden. Deze harpen hadden een emotionele en symbolische waarde voor hun eigenaar en het instrument werd vervolgens doorgegeven aan zijn nakomelingen als symbool van hun cultuur.
Onder de oude Mangbetu harpen, die beschouwd worden als juweeltjes onder de snaarinstrumenten vanwege hun klank en de schoonheid van hun versieringen, valt deze harp op door haar verhevenheid. De prachtige uitwerking en de zorg die aan de vervaardiging is besteed, maakt van de harp niet alleen een gebruiksvoorwerp maar ook een prestigeobject.
Dit werk getuigt van de oudste kunstuitdrukking van de Mangbetu, voor wie de harp symbolisch gelijkgesteld is met een mens.
Galerie Didier Claes
14, rue de l’Abbaye
1050 Bruxelles
T. +32 (0)2 414 19 29
Didierclaes.art