CREAM OF THE CROP. Nicolas Colsaerts &Thomas Detry

Trois golfeurs belges au sommet du golf européen, c’est extraordinaire ! La saison 2017 est un très grand cru pour le golf en Belgique. Si Thomas Pieters avait rejoint Nicolas Colsaerts en 2014, Thomas Detry vit sa première saison sur le Tour Européen. À 23 ans, le bruxellois passé professionnel en 2016 pourra compter sur l’expérience de celui qui a longtemps été son modèle : Nicolas Colsaerts.

Où êtes-vous et que faites-vous au moment de répondre à nos questions ?

Nicolas Colsaerts : Dans le club House de Saujana à Kuala Lumpur.

Thomas Detry : Dans ma chambre d’hôtel à Perth.

Comment se passe votre début de saison ?

N C : Mes résultats ne reflètent pas ma bonne forme… Ce sont des choses qui arrivent en sport, ce n’est pas une science exacte et la saison est encore très longue.

T D : Un top 3 et un top 30, c’est très positif ! On apprend, on gagne de l’expérience et on gère les émotions. Tout ceci est nouveau pour moi. Être patient sera très important pour la suite…

Nicolas, un mot sur la qualification de Thomas Detry pour le Tour Européen 2017 ?

Thomas a grandi au sein de notre équipe de coaching. J’éprouve un réel plaisir de le voir s’épanouir et surtout une fierté d’avoir un Belge et Bruxellois de plus sur le circuit européen. 

Thomas, rejoindre sur le circuit Nicolas, ton modèle, une émotion particulière ?

J’ai toujours adoré le suivre et le regarder jouer. Arriver sur le tour en tant que « Rookie » et pouvoir jouer avec Nico et Pieters, c’est absolument fantastique. En plus, on s’entend super bien.

Avec Thomas Pieters, vous êtes 3 Belges parmi l’élite du golf européen, le golf belge se porte plutôt bien ?

N C : oui !

T D : Nos prestations tirent les jeunes vers le haut. Le golf se médiatise de plus en plus, c’est excellent !

Thomas, as-tu été surpris par l’explosion si rapide de Thomas Pieters au plus haut niveau ?

Je savais qu’il en avait les capacités, et que tôt ou tard ça viendrait mais je ne m’attendais pas à ce qu’il explose si vite. Ses exploits à la Ryder Cup étaient juste incroyables. 

Nicolas, tu viens de manquer les 2 dernières éditions de la Ryder Cup, une qualif pour 2018 en France, l’objectifdes 18 mois à venir ?

C’est vrai que Paris 2018 est dans mon collimateur. La qualification est un long processus qui se prépare bien en avance, j’ai mis mon équipe sur le coup, on y travaille… La Ryder Cup si près de la Belgique sera un formidable moment de sport, c’est très excitant !

Etes-vous toujours à 3 sur les tournois ?

N C : Nos calendriers ne sont pas identiques, mais on se voit souvent.

Thomas, quel est l’objectif de ta première saison sur le circuit ? 

Garder ma carte sur le circuit européen, acquérir de l’expérience et gagner un tournoi.

Nicolas, ton objectif pour 2017 ?

Gagner un tournoi sur le Tour et terminer dans le Top 30 de la Race to Dubaï, de quoi bien préparer 2018.

Nicolas, le fait de voir Thomas Pieters prendre ta place de n°1 belge la saison dernière, est-ce une motivation supplémentaire pour revenir le plus rapidement possible au sommet ?

C’est une bonne chose de ne pas être le seul Belge à devoir tirer son épingle du jeu, mais ce n’est certainement pas une rivalité, plutôt une émulation réciproque. 

Thomas, tu débutes dans le golf professionnel, quels ont été les plus grands changements dans ton mode de vie ? Tes plus grands sacrifices ?

Pas tellement de sacrifices, ma vie est assez similaire à celle d’avant. Par contre, en tant que pro, on joue beaucoup plus de tournois. Il faut donc s’adapter, trouver les bons moments pour se reposer et gérer le calendrier. C’est impossible de jouer tous les tournois. Je me suis rendu compte qu’après 4 semaines d’affilée, mon jeu se dégrade. Je dois donc prendre une semaine off.

Le succès populaire dont jouit le hockey belge vous donne t-il l’espoir d’assister à une démocratisation de votre sport en Belgique ?

N C : De notre côté, on fait tout pour y arriver… Nos exploits sont là pour faire démarrer le processus et attirer l’attention des médias, aux instances de prendre le relais. 

T D : Le golf se démocratise de plus en plus et quand on voit le succès de ce sport dans le monde entier, cela ne va pas tarder à exploser en Belgique.

Le sponsoring des grandes marques de luxe sera t-il toujours présent pour aider et rendre possible le déroulement des plus grands événements golfiques ?

N C : Tout ce qui rend possible le sport de haut niveau est positif. Nous avons effectivement besoin de tournois et d’entreprises qui aiment s’associer à notre sport compétitif.

TD : J’ajouterais que c’est indispensable pour financer nos saisons, le risque financier est très grand…

Nicolas, quel a été le meilleur moment des Jeux Olympiques à Rio ?

L’ensemble a été formidable, mais pour ma part, ce furent les émotions que je retiendrai le plus. Et pas que pour la 4e place de Pieters ou l’équipe nationale de hockey, j’ai un lien familial avec les JO et ce fut assez fort…

Nicolas, Jérémy Gucassoff nous confiait que le meilleur moment de ses J.O était la fête dans le bus après la victoire en demi-finale contre la Hollande, cela te dit quelque chose…?

Que du bonheur, retour en bus mémorable, les hockeyeurs savent faire la fête ! Come on Belgium…

Vous partagez la même équipe avec Michel Vanmeerbeek et Jérôme Theunis comme coach et Vincent Borremans comme manager, était-il important pour vous d’appartenir à un team 100 % belge ?

N C : Un team 100% « brusselleir » vous voulez dire ! Ecoutez, on prouve à nous 6 avec Thomas Pieters,  que nous connaissons les moyens de prester au plus haut niveau dans ce monde ultra compétitif. On connaît les recettes, les coulisses, les ingrédients de la réussite, les pièges et les raisons des échecs. C’est effectivement un patrimoine de connaissances sportives que nous envient tous nos voisins. 

T D : J’ai grandi avec eux, appris énormément et l’équipe commence à très bien me connaître, ce qui n’empêche pas de se faire conseiller ou s’associer avec d’autres personnes mais le noyau dur reste bien Belge. On fait du « Belge » !

Thomas, était-il logique de rejoindre le team de Nicolas ? 

Oui, ça fait plus de 12 ans que je suis avec eux maintenant. Les exploits de Nico prouvent qu’ils ont l’expérience nécessaire pour y arriver.

Thomas, ta formation sport études aux U.S.A est-elle un plus ? Un incontournable pour les golfeurs belges désireux de passer pro ?

Il est malheureusement tout simplement impossible de combiner sport de haut niveau et études en Belgique. Aux U.S.A Je faisais des études de business comme d’autres étudiants « normaux », mais en plus de ça nous avions accès à des infrastructures fantastiques pour s’entrainer et un programme de compétitions très élevé.

Nicolas, penses-tu que Thomas est aujourd’hui mieux armé que toi lors de tes débuts sur le circuit ?

Il n’y a pas photo ! Moi je suis arrivé sur le Tour sorti d’un désert de connaissances du monde professionnel. En revanche, les deux Thomas peuvent bénéficier de nos 15 années d’expérience, c’est inestimable. Ma carrière aurait été différente, c’est certain…

Quels sont vos autres hobbys ?

N C : Le sport en général, j’en fais ou je m’y intéresse. Puis il y a la musique bien entendu!

T D : Passionné de sport en général, tennis, vélo, hockey... 

Quel est votre sportif favori ?

N C : Il y en a plusieurs mais Federer vient de nous rappeler que c’est un champion extraordinaire.

T D : Tiger a toujours été un héro pour moi et il le sera toujours.

S’il fallait tout recommencer ?

N C Sans hésiter, je refais la même chose.

T D : J’adore cette vie. Frustrante de temps en temps mais le challenge est formidable. 

Ce que le Golf vous a offert de meilleur ?

N C : Ma passion, une flamme incandescente au plus profond de moi.

T D : La compétition et son adrénaline. 

Pour conclure, un conseil pour les jeunes joueurs ?

N C : Posez-vous la question : si vous avez un rêve, beaucoup de détermination et un peu de talent, quels coaches peuvent vous aider ? Thomas et moi, nous avons trouvé…

T D : Un bon coaching bien entendu et le petit jeu. Faire chip-put de partout et acquérir une mentalité « up-and-down ». Plus de bogeys !