ARIANE MEERTENS
Writer // Boris Rodesch - Photography // Sébastien Van de Walle
En 2013, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la RTBF se réunissent afin de promouvoir les séries belges. Trois ans plus tard, La trêve et Ennemi public rencontrent un franc succès en Belgique, mais aussi à l’étranger. Ennemi public est diffusée sur TF1, tandis que La trêve est achetée par France 2 et par Netflix. Et ce n’est qu’un début… En 2018, 4 séries 100% belges seront ainsi diffusées sur la RTBF. Pollen a rencontré Ariane Meertens, membre du comité de sélection et responsable des séries belges RTBF.
Qu’est-ce le fonds FWB-RTBF pour les séries belges ?
Le Fonds FWB-RTBF pour les séries belges, lancé conjointement par la Fédération Wallonie-Bruxelles et la RTBF, mutualise les moyens de la Fédération et de la RTBF à hauteur de près de 15 millions sur quatre ans (2014-2017) pour ouvrir un nouvel espace de création télévisuelle autour de séries belges, francophones, identitaires et populaires.
Quel était votre objectif en 2013 ?
Nous voulions proposer à l’antenne 4 séries par an. L’objectif sera atteint en 2018 puisque nous diffuserons eLegal en janvier, Champion en avril et les saisons 2 de La trêve et Ennemi public en septembre. C’est magnifique, mais désormais, il faut maintenir ce rythme.
Concrètement, vous travaillez sur combien de séries aujourd’hui ?
Nous avons 22 projets en développement, dont 19 en 52 minutes et 3 en 26 minutes.
18 séries sont en développement écriture, 2 sont en tournage, 1 est en postproduction et 1 autre sera diffusée en janvier.
Un mot sur le comité de sélection ?
Le comité de sélection compte 6 membres issus du milieu du cinéma ou de la télévision. Il se compose d’un nombre égal de représentants de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la RTBF. Les auteurs et producteurs indépendants intéressés peuvent déposer un dossier de candidature à tout moment de l’année sachant que le comité se réunit 3 fois par an pour une clôture de dépôt. La prochaine date de clôture est fixée le 19 janvier 2018.
Les 22 projets bénéficient donc tous des subsides proposés par le fonds FWB-RTBF ?
Chaque projet sélectionné reçoit d’abord 35.000 euros pour la première étape du développement à l’écriture (épisode 1 dialogué et synopsis des épisodes 2 à 10 de 52 minutes.) Les projets qui sont sélectionnés pour la deuxième étape de développement sont alors subsidiés à hauteur de 200.000 euros libérés au fur et à mesure des acceptations des versions dialoguées des épisodes. Ils reçoivent enfin 30.000 euros pour la réalisation d’un pilote court de 10 minutes. Ce ne sont pas les chiffres de la France, de l’Allemagne où des U.S.A, mais c’est déjà un budget très raisonnable.
Quel est donc le montant total des subsides perçu par une série pour une saison ?
Pour une saison 1, l’intervention du fonds FWB-RTBF représente un budget indicatif moyen de 275.000 €/épisode de 52 minutes soit un total de 2.750.000 euros. Une saison 2 bénéficie d’un budget indicatif moyen de 330.000 €/épisode pour un total de 3.330.000 euros. Ce chiffre varie en fonction des différentes primes au succès de la première saison. La trêve 2 a pu compter sur un budget moyen de 430.000 €/épisode.
Quel est le positionnement de la RTBF dans le processus de création ?
Une dizaine de personnes travaillent sur les séries belges à la RTBF. Nous suivons le travail des auteurs et des réalisateurs, nous les orientons et nous devons valider leur travail à chaque étape. Il y a par exemple un comité réalisation mis en place pour aider les réalisateurs. Nous les accompagnons sans avoir la prétention de leur apprendre leur métier. La série en Belgique, c’est nouveau pour tout le monde. Nous partageons donc nos expériences afin que l’on puisse tous s’améliorer.
Que peut-on souhaiter de meilleur aux séries belges pour 2018 ?
Il ne faut pas que ça s’arrête. Les Belges doivent être fiers de leurs séries. Bien sûr, c’est perfectible et nous devons tous nous améliorer, mais si cela fonctionne… les auteurs, les réalisateurs, les acteurs et les techniciens belges pourront enfin vivre de leur métier. Il faut protéger cette ambition. Cela évitera aussi à nos auteurs et réalisateurs de devoir partir à l’étranger pour travailler. Nous devons pouvoir leur donner de quoi s’éclater en Belgique.