JUNGLE FEVER

Writer // Aline Gustot - Photography // Michel Verpoorten

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Née en Belgique – où elle a également grandi -, Bobi porte néanmoins ses origines congolaises haut dans son cœur et dans son art. À 28 ans, elle vient de vivre sa première grande exposition à Los Angeles, intitulée « Jungle Fever ». Nous nous sommes entretenus avec cette artiste à part entière et à la renommée grandissante

Après des études d’arts plastiques à l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège, Bobi s’est consacrée un temps à la photographie (exclusivement à l’argentique !). Une expérience qui l’aura menée à plusieurs reprises aux États-Unis au gré de collaborations à Miami et Los Angeles, et qui lui aura également permis de s’exercer à la création d’ambiances visuelles en intervenant comme directrice artistique de ses propres séances photo. Mais sa vocation reste la peinture et il y a un an et demi environ, son cheminement artistique connait un tournant, la ramenant à se dédier exclusivement à son premier amour. 

« Dans la peinture, je peux davantage exprimer mon identité, je m’y sens plus prête que pour la photographie.» 

Une identité qui se manifeste à travers plusieurs éléments caractéristiques de ses œuvres, à commencer par la spiritualité. Bobi croit en l’âme et au mystère, à la recherche perpétuelle de soi. Ses toiles sont empreintes de touches tribales en lien avec ses origines - même si elles lui viennent spontanément - qui s’expriment sous la forme de motifs rappelant les tissus africains. 

L’univers de Bobi est aussi le fruit, sur le plan de l’esprit et de la morale, de plusieurs influences clés s’articulant autour d’une même quête de liberté (d’expression) absolue à travers l’art. Elle nous parle en premier lieu de la musique jazz, avec en tête d’affiche, Nina Simone. « Sa force m’inspire », nous confie Bobi, qui cite d’emblée une autre artiste féminine emblématique : Frida Kahlo. Deux femmes fortes et engagées, dont la modernité et la soif de liberté suscitent son admiration. Plus près de chez nous, elle a aussi eu le plaisir de rencontrer l’artiste belge pluridisciplinaire Caroline Notté, et le privilège d’exposer dans sa galerie le mois dernier. 

Visuellement, Bobi joue sur les contrastes, de couleurs mais aussi de formes. « C’est l’enveloppement qui crée l’unité », résume-t-elle. On apprend sans surprise qu’elle nourrit une grande estime pour l’artiste contemporaine japonaise Yayoi Kusama. Les esquisses, les remplissages, les formes sont enveloppés de traits et de lignes contrastantes et réalisés en technique mixte mariant l’encre de Chine, le Posca gouache et l’acrylique. Au final, ce sont tous ces éléments qui créent la rythmique de ses peintures.

Pour la suite, Bobi n’a qu’une seule ambition : continuer de peindre et de faire des expositions. Autrement dit, poursuivre, librement, sa progression sur la voie de ce qui s’annonce une belle carrière artistique.

Although she was born and grew up in Belgium, Bobi is very proud of her Congolese roots, which are reflected in her art. At 28, she has just had her first major exhibition in Los Angeles, entitled ‘Jungle Fever’. Having studied plastic arts at the Royal Academy of Fine Arts in Liège, Bobi first concentrated on photography. This took her to the United States several times, as well as enhancing her ability to create visual atmospheres as artistic director of her own photography sessions. But her vocation remains painting, the art to which she has dedicated herself fully for the past eighteen months. Bobi feels she can express her identity more clearly in painting. This identity can be seen in several elements characteristic of her work, beginning with spirituality, the soul, mystery and a constant search for self. Her canvases are marked by tribal touches that go back to her roots, reflected in patterns evoking African fabrics. Bobi’s world is also the fruit of various key influences focusing on her quest for total freedom (of expression) through art, including jazz music first and foremost. Visually, Bobi uses contrasts in both colour and shape, with sketches, fillings and outlines enveloped in contrasting strokes and lines using a blend of Indian ink, gouache and acrylic. All these elements create rhythm in her paintings. As regards the future, Bobi aims to carrying on painting and exhibiting. In other words, to freely continue along the path of what promises to be a fine artistic career.

Bobi K
www.bobikpaint.com
Instagram.com/k_bobi_/

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