Bernard de Grunne: Tribal Fine Arts

Writer // Louise Van Reeth - Photography // Sébastien Van de Walle

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Installée dans une magnifique maison de l’architecte belge Adrien Blomme, Avenue Franklin Roosevelt, la galerie de Bernard de Grunne est un lieu riche en histoire. Avec un doctorat en histoire de l’art africain de l’Université de Yale aux États-Unis, il est considéré comme le marchand au parcours académique le plus exhaustif de la profession.

Issu d’une famille de collectionneurs d’art moderne et par la suite d’art tribal, c’est très jeune que de Grunne voit et touche des sculptures rituelles d’Afrique et d’Océanie, d’une qualité incomparable. 

Bernard de Grunne, galeriste d’art tribal : « Mon père a eu la chance d’acheter beaucoup dans les années 60-70, la période historique de découverte de l’art africain arrivant en Europe. En 20 ans, il a constitué une magnifique collection. »

Après 15 ans aux États-Unis en tant que directeur de département d’art africain et d’art amérindien chez Sotheby’s, c’est en 1995 que Bernard de Grunne revient en Belgique pour ouvrir une première galerie au Sablon. 

 « Je m’intéresse principalement à l’art de la sculpture, et ce dans trois régions du monde. Principalement l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale, deux régions qui restent primordiales au point de vue du marché et de l’importance des pièces, mais je me penche également sur l’art océanien et l’art indonésien tribal. »

Présentez-nous un bel objet que vous allez montrer à la BRAFA…

« Ce couple royal Bamiléké du Cameroun. Ils avaient disparu depuis 64 ans et figuraient déjà sur la couverture du livre de Raymond Lecoq de 1953, Les Bamiléké. Une civilisation africaine,, la première étude en profondeur sur l’art des grandes chefferies Bamiléké. Ce sont des objets à la symbolique magique. Ils étaient dansés dans les villages pour réassoir l’autorité du chef du clan et stabiliser l’ordre social.  Il s’en dégage un dynamisme et une présence incroyable. Je vais aussi présenter cette figure de reliquaire kota « Janus » du Gabon, dont les deux visages dévoilent une simplification des traits humains remarquable. Il était placé dans un panier avec les ossements des ancêtres. Sur un corpus de plus de mille figures de reliquaires kota connues, on ne répertorie seulement qu’une douzaine de kota Janus dans le monde. »

Et en dehors de la galerie ? 

« Je continue toujours avec curiosité et passion à faire des recherches dans mon domaine, et à publier, à prêter et à organiser des expositions en collaboration avec des grands musées comme celui du Quai Branly à Paris. J’édite une série de catalogues sur fond bleu dans lesquels je choisis un sujet précis que j’analyse et approfondis afin de partager de façon concise ma fascination pour ces styles. J’ai aussi organisé avec la galerie Almine Rech une exposition dans leur nouvelle galerie à New York intitulée « Imaginery Ancestors ». Il s’agissait d’un dialogue entre les arts tribaux et l’art moderne. Comme le mari d’Almine est Bernard Picasso, on a pu exposer une série d’œuvres de la collection de Pablo Picasso rarement montrées. Cela m’a permis de retrouver une clientèle new-yorkaise qui - comme le collectionneur belge – voit l’intérêt de ce dialogue constant entre les cultures. »

 

Installed in a superb house by Belgian architect Adrien Blomme in Avenue Franklin Roosevelt, Bernard de Grunne’s gallery is rich in history. With a doctorate in History of African Art from Yale University, he is seen as the dealer with the most comprehensive academic career in the profession.

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Grunne belongs to a family of modern and tribal art collectors and came into contact with ritual sculptures of outstanding quality from Africa and Oceania at an early age as his father built up a magnificent collection. 

After 15 years in the United States as head of the department of African and American Indian Art at Sotheby’s, Bernard de Grunne returned to Belgium in 1995 and opened his first gallery in the Sablon. 

He is mainly interested in sculpture from West and Central Africa, as well as Oceanic art and Indonesian tribal art.

He is to present a Bamileke royal couple from Cameroon at BRAFA, along with a ‘Janus’ kota reliquary from Gabon, of which there are only about a dozen in the world. 

Outside the gallery, he continues to explore his field and to publish, loan and organise exhibitions in collaboration with leading museums including the Quai Branly in Paris. He also edits a series of catalogues in which he analyses a specific subject in depth to share his fascination for these styles. In addition, he organised an exhibition with the Almine Rech gallery in New York entitled ‘Imaginary Ancestors’. This was a dialogue between tribal and modern arts. As Almine’s husband is Bernard Picasso, they were able to exhibit a series of works from the Pablo Picasso collection that are rarely seen, attracting New York clients who, like Belgian collectors, realise the interest of this constant dialogue between cultures.

Bernard de Grunne Tribal Fine Art
180 Avenue Francklin Roosevelt – 1050 Bruxelles
www.bernarddegrunne.com